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Le Géant égoïste de Clio Barnard

 

Au Nord de l’Angleterre, à Bradford, vivent deux amis de 13 ans : Arbor et Swifty. Renvoyés de l’école, ils se mettent à travailler pour eux-même comme ferrailleurs. A la casse où ils emmènent leur butin en fin de journée, ils rencontrent Kitten, le patron. Ce dernier est amateur de courses de chevaux et en possède d’ailleurs un. Swifty, passionné par ces animaux, se révèle être un très bon jockey. Arbor, lui, erre dans la ville, toujours à la recherche de métaux qui lui feront gagner de l’argent. Leur amitié est mise à l’épreuve, leur vie aussi…

 

Avec Le Géant Egoïste, Clio Barnard nous livre un film sur l’enfance désabusée dans les quartiers pauvres de l’Angleterre. L’amitié entre les garçons est indiscutablement belle et la réalisatrice dépeint leur milieu social avec justesse et bienveillance. Les adultes sont souvent des dangers pour les enfants qui doivent alors survivre par leurs propres moyens. Pourtant, il existe un espoir, une possibilité d’entrevoir une face humaine derrière ses insultes.

 

Peut-être est-ce là qu’est la faiblesse du film: sa fin, cet espoir. Le Géant égoïste est l’adaptation d’un conte d’Oscar Wilde du même nom. Evidemment, comme dans tous les contes, on travaille sur nos peurs pour arriver à un monde meilleur. C’est également le cas du film qui ancre ses personnages dans un milieu social dont ils semblent prisonniers, les fait évoluer, les choque avant de grandir. Le film peut alors se lire comme une oeuvre initiatique. Seulement, quelques passages dérangent… 

 

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 Tout d’abord, le film souffre de quelques maladresses, notamment dans le travail sur le temps. En effet, il est parfois un peu long, un peu lent, ce qui peut être vecteur d’un certain ennui chez le spectateur. Il faut cependant s’arrêter sur la fin, quelque peu moralisante. Est-elle nécessaire ? Ne vient-elle pas anéantir toutes les clés sur lesquelles reposaient le film ? Au nom du conte, Clio Barnard tombe peut-être ici dans l’idéalisation, c’est dommage.

 

Il persiste néanmoins de très jolies scènes dans lesquelles la réalisatrice filme avec un certain talent les alentours de la ville. Alors, un pylône électrique devient la possibilité de s’évader, de rêver.

 

S’il possède quelques faiblesses dûes à son statut de conte, Le Géant egoïste n’est pas dénué de nombreuses qualités, principalement dans la façon de montrer le milieu social défavorisé dont sont issus les deux enfants. Il a déjà plu à de nombreuses personnes et peut encore vous plaire. N’hésitez pas à tenter l’expérience, d’autant plus qu’à part Ken Loach, le cinéma social britannique n’est pas très diffusé en France. C’est l’occasion rêvée d’en voir un !

 

Barbara Cornuaud

 

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