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Le Conte de la Princesse Kaguya, de Isao Takahata

 

Le roi est mort, vive le roi. En 1985, Hayao Miyazaki n’est pas le seul à fonder les studios Ghibli. Dans l’ombre de ce dernier, Isao Takahata est également le créateur de cette formidable machine à rêves. Il nous fît tous pleurer en 1988 avec Le Tombeau des Lucioles, et tandis que son camarade a annoncé que Le vent se lève était son dernier film l’année dernière, lui reprend du service après quinze années de longue absence en signant Le Conte de la Princesse Kaguya. Attention chef-d’œuvre.

 

Il était une fois l’histoire d’un coupeur de bambou. Traversant la forêt comme il le faisait chaque jour, il trouva sur son chemin un arbre à la tige luisante. S’approchant de cette dernière, il y vit à l’intérieur un être minuscule. Le ramenant chez lui, il décida de l’appeler Kaguya. Mais comment cette petite fille devînt Princesse, et de quelle manière arriva t-elle sur notre Terre ?

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Le fusain peut être un formidable outil poétique pour lequel sait l’utiliser. Il magnifie ici des personnages emblématiques, dignes des plus grandes légendes jamais contées. Takahata réussit à inverser l’écoulement du sablier et bouleverser le cours du temps. Avec une volonté de retourner aux essences narratives, cette méthode artistique se devait d’être utiliser pour nous conter le plus ancien des textes japonais. Car en plus de narrer les traditions et valeurs nippones, il nous offre un voyage baigné d’une fantaisie admirable que chaque amoureux de l’animation doit découvrir.

 

Texte fondamental dans la culture japonaise, le cinéaste adapte Le Conte du coupeur de bambou en prenant son temps (deux heures quinze) pour nous faire comprendre pourquoi, pas à pas, Kaguya a l’étoffe d’une princesse, puis d’une divinité. Presque une leçon de vie ou du moins, une voie que tout le monde doit prendre, cette œuvre initiatique invite à l’amour porté à autrui (attachement à nos terres et à nos proches) au courage (sacrifices personnels) et à la sincérité.

 

Le départ d’Hayao Miyazaki est peut-être un mal pour un bien. Il laisse désormais la place à son confrère qui réussit à faire un nom au Conte de la Princesse Kaguya dans le domaine de l’animation. Un moment onirique étincelant.

 

Hugo Harnois

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