On peut encore se chercher, même après avoir dépassé les soixante ans. Angélique, ancienne danseuse de cabaret, ne sait plus trop ce qu’elle veut après qu’un client régulier lui ait fait une demande en mariage. Veut-elle découvrir la vie d’un couple et son quotidien difficile ? Ou souhaite t-elle préserver sa liberté ?
Caméra d’or au Festival de Cannes, Party Girl est un très beau premier film, plein de nuances et d’intelligence. On y découvre le triste portrait d’une femme qui se ment à soi-même, cachant toutes ses cicatrices intérieures par des bijoux et autres apparats. C’est dans son regard qu’on décèle toutes les erreurs qu’elle a commises, dans ses rides qu’on sent que le temps a eu raison d’elle.
En dépit du désarroi qui s’empare de notre femme au fur et à mesure que le récit progresse, tout est filmé avec grandeur et éclat. Car Angélique est une personne de la nuit, vivant à deux cents pour cent les rencontres qu’elle peut faire, et les moments où elle se sent exister. Elle ne changera jamais la voie qu’elle s’est choisie, quitte à faire du mal à ceux qu’elle aime, quitte à abandonner ceux qu’elle a mit au monde. Mais cette volonté de vivre est bel et bien présente et fait la splendeur de Party Girl.
Le cinéma n’aime pas trop ce monde là, modeste et précaire. Jugé difficile à approcher et à filmer, il n’a pas empêché à ces trois jeunes réalisateurs en herbe de s’en sortir avec les honneurs. Avec une pudeur insoupçonnée et une douceur donnant au film un ton superbement intimiste, nous sortons de la salle mélancoliques, mais apaisés.
Hugo Harnois.
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