Que les choses soient claires : plus de 85% de cet ultime épisode ne concerne pas les aventures du roman. Mais puisque Jackson a souhaité réitérer le schéma du Seigneur des Anneaux, Bilbo devait avoir son lot d’échauffourées aux nombres de combattants illimités. Orcs, humains, elfes, nains et Wrags se massacraient, se massacrent et se massacreront pour la gloire. Comme ils l’ont toujours fait.
Les deux premiers opus étaient louables, quoiqu’un peu décevants. On s’attendait avec ce final à une sorte de redite du Retour du Roi. Mais le pire, c’est qu’il s’avère être le meilleur de la saga. Conteur cinématographique d’exception, Jackson est l’un des rares cinéastes à pouvoir manier le montage simultané d’une telle manière. Faisant rimer simplicité et efficacité, le réalisateur est sur tous les fronts pour nous livrer une bataille épique et intelligente. Même s’il n’a pas la splendeur de son aîné, cet épisode a le mérite d’être généreux en offrant à ses fans un contenu généreux et parfaitement maîtrisé.
Au-delà de ces critères grandioses et purement formels, soulignons que le cinéaste s’est également mis à hauteur d’hommes en sondant leurs vices et autres tourments. Meilleur acteur de ce film, Armitage incarne Thorin avec splendeur et déchéance, et fait de ce personnage le plus emblématique de cette trilogie. La cupidité et la folie de l’homme, leitmotivs de l’univers Tolkien, sont une nouvelle fois le moteur de ces guerres qui ne font se répéter.
La Bataille des 5 Armées est loin d’être parfait. L’introduction avec la mort du dragon est trop visuelle et colorée pour que l’on croît au réalisme des scènes. La conclusion, construite trop vite, est bâclée et ne permet pas aux spectateurs de se défaire de cette longue aventure de près de neuf heures. On soulignera alors l’aspect qui compte le plus dans n’importe laquelle des guerres : sa dimension homérique.
Hugo Harnois.
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