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Cemetery of Splendour, d’Apichatpong Weerasethakul

 

« Je donne autant d’importance à mon existence onirique qu’à ma vie réelle », déclarait Apichatpong Weerasethakul. Dans son cinéma, rêves et réalité ne s’opposent pas mais se mélangent pour engendrer quelque chose d’unique. Après sa Palme d’or pour Oncle Boonmee, le cinéaste nous parle d’un hôpital construit sur les ruines d’un site mythique, abritant des soldats atteints d’une maladie occulte.

 

La mise en scène est épurée, les cadrages sont simples, fixes et au service des personnages. Les plans-séquences, longs et contemplatifs, laissent aux spectateurs le temps de se faire leur propre réflexion. Car de quoi nous parle le réalisateur avec Cemetery of Splendour ? Pour lui, le passé et le présent n’ont pas de barrières et le temps ne représente pas un fil continu. Sans commencement ni finalité, l’univers est un tout.

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Tout est lié, la vie n’est pas interrompue par la mort mais prolongée par un lien mystique. Le rêve, enjeux majeur du cinéma de Weerasethakul, devient alors le moyen principal pour accéder à l’autre rive. Grâce à des protagonistes sincères et une écriture poétique, l’auteur nous fait découvrir ce monde d’une autre manière, intérieure et inconsciente.

Est-ce un rêve éveillé, ou une réalité fantasmée ? L’artiste ne nous donne pas de réponses précises, et préfère faire jouer ses images troublantes aux couleurs enivrantes. Intimiste et autobiographique, cette œuvre est également le reflet d’une société thaïlandaise malade et affaiblie. La maîtrise totale de son art permet au cinéaste de marier différents domaines, afin de produire une expérience singulière et sensorielle.

 

Hugo Harnois.

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