Difficile de rêver mieux qu’une fin d’été célébrée par le retour de Mild High Club et son nouvel album, Skiptracing. La pop west coast psychédélique des californiens évoque le son des vieux hits radios des années 70 d’un Los Angeles nonchalant, plongé dans un nuage de sativa et autres psychotropes. Aux manettes de ce trip sonore planant : Alexander Brettin. Un esprit perché oui, mais un esprit savant avant tout.
Avant de s’installer à Los Angeles, épicentre s’il en est d’une scène musicale brillante et ultra-créative, Alexander Brettin vivait à Chicago où il a d’abord appris la flûte et le jazz comme introduction à la musique. Lors d’un séjour à Los Angeles, il rencontre le crew de Stone Throw Records, un label bien connu plutôt pour ses projets hip-hop. Pourtant, ses vieilles démos tombent dans les mains de Peanut Butter Wolf, le créateur de Stone Throw, qui le signe ni une ni deux, amoureux des projets aussi perchés que talentueux à l’image d’un MadLib ou d’un Dam-Funk. Alexander Brettin fait ses valises, direction la Californie.
En 2015, Alexander Brettin révèle ses épopées pop épiques défoncées mais jouées en lo-fi sur du matériel Emmaüs à la face du monde avec un premier album remarqué : Timeline. Disciple d’Ariel Pink et de Mac de Marco dont il fera d’ailleurs les premières parties, le jeune Brettin semble déconstruire, voire désapprendre, tout ce qu’il sait de la pop en laissant l’inconnu et les rencontres réinventer le son, psyché si possible.
Plus jazzy et plus sophistiqué encore que son prédécesseur, Skiptracing kidnappe l’auditeur dans ce doux psychédélisme qui semble bien décidé à prolonger l’été. Alexander Brettin et son Mild High Club s’affranchissent de leurs modèles pour affirmer leur propre identité sonore, et c’est réussi.
On veut bien, nous aussi, courir tout nus dans des champs de fleurs.
Une expérience ultra-sensorielle vivement recommandée, officiellement dans les bacs le 26 août prochain chez Stone Throw Records.
