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Prometheus, de Ridley Scott Avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, CharlizeTheron.

En 1979, Ridley Scott réalisait le tout premier Alien, donnant ses lettres de noblesse et ses codes au genre de la science fiction. Trente trois ans plus tard, les fans en rêvaient, le réalisateur reprend en main sa créature. Prometheus est le nom du vaisseau spatial d’une équipe de scientifiques qui, en 2094, cherchent la vie dans un autre système solaire que le notre afin d’expliquer comment nous-mêmes nous sommes apparus. Fraîchement débarqués sur cette planète, les scientifiques entreprennent d’explorer des reliefs aménagés par des créatures qui semblent toutes avoir perdu la vie dans d’étranges circonstances.

Une paradoxale recherche des origines 

 

Dans cet opus, le vaisseau spatial n’a plus une fonction commerciale mais est un vaisseau d’exploration dont la mission est à la fois scientifique et théologique. Tandis que Ridley Scott revient aux sources, ses héros cherchent la cause première de leur existence. Il est assez drôle que 2094 soit à l’écran plus abouti en matière d’effets spéciaux, de représentation de la technologie que les opus qui se situent en 2122. Néanmoins, c’est plutôt l’essence de l’humanité que ses origines à proprement parler que questionne Ridley Scott, à travers notamment son personnage androïde, David. Ce robot sans âme possède la coquetterie, la curiosité, la connaissance, l’initiative. Si l’on passe outre l’air un peu figé que prend Michael Fassbender (remarquable dans les films de Steve McQueen), la seule différence entre David et les hommes c’est que David a conscience d’être une créature artificielle.

Reprises et variations

Si vous avez déjà vu Alien et que vous êtes en mesure de reconnaître les références, les reprises de la saga, alors vous trouverez certainement que Prometheus n’invente rien, voire qu’il se répète et radote. Le début du film très original qui n’est pas sans rappeler l’esthétique de Millenium de David Fincher avec de grands paysages, des corps sculptés, une routine froide et mortelle laisse place à des scènes plus consensuelles, déjà vues, comme la contamination, le corps étranger ou la grande scène finale d’effets spéciaux. Pourtant, Ridley Scott innove en terme de narration. On ne se situe plus dans l’espace clos et oppressant du vaisseau où une bête sombre, hors champ, menace. Ici, les héros sortent, explorent, se séparent et finalement la bête ne naît qu’au tout dernier plan du film. Ainsi, il est regrettable que ce nouveau terrain de jeu ne donne pas lieu à plus de suspens, plus d’émotions pour le spectateur qui reste finalement plutôt placide face à ce film très démonstratif.

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Jubilation de la primitivité 

Néanmoins, il y a quelque chose de l’ordre de la jouissance dans Prometheus. Il semble que la recherche de l’origine de la vie, ce soit avant tout la recherche de l’organique, de la vie dans ce qu’elle a de plus matériel, cellulaire. L’ADN dissout dans l’eau au début du film c’est le fondement de toute cette chaire qui explose, qui gicle, gluante et fumante. Comme Cronenberg au temps de La MoucheRidley Scott explore d’avantage le corps que l’espace. Il découvre notamment les tréfonds de la maternité dans une scène de chirurgie absolument incroyable. Finalement, peu importe que le film soit invraisemblable et quelque peu redondant dans ses procédés. Ce qui fait sa force, c’est sa façon très personnelle d’affirmer que la recherche de l’origine elle se situe plutôt en nous, dans notre chaire et nos pulsions que dans un mythe théologique fumeux.

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