Eléonore a trente ans et est photographe. Mais comme toutes les femmes de son âge, elle ne prend le temps de rien. Ni de réparer les morceaux avec Samuel, son ex qu’elle aime encore. Ni de rendre visite à son père malade, qu’elle vénère. Ni de croire en elle. Mais son week-end à la mer va peut-être tout changer.
Olivier Jahan affectionne tout particulièrement les contrastes. Tantôt surréaliste, son récit met en avant une écriture particulière incluant une voix off qui dénote avec la dramaturgie de l’ensemble. Tantôt terre à terre, la narration présente des personnages crus et pragmatiques qui n’hésitent pas à entrer dans de violents conflits. Théâtre et réalisme se mélangent dans une comédie purement dramatique, un drame simplement ironique. Poésie et photographie se confondent dans ce huis-clos aux accents marins, tout sauf suffocant.
Les thèmes évoqués (séparation, deuil, questionnement individuel) et la forme nombriliste de l’écriture font parfois penser que le film flirte avec des stéréotypes bobo et agaçants. Mais, malgré ces clichés incontestables, la magie prend forme, le charme opère et nous entrons dans ce tourbillon de sentiments salvateurs. De Caunes y est très juste et d’une beauté frappante. Grâce à elle, les maux de son personnage sont aussi les nôtres. Par la mise en scène également, cherchant à être au plus près des personnages, nous entrons dans une histoire déjà vue, certes, mais rarement appréhendée comme telle. Une douce réussite.
Hugo Harnois.
Toutes les critiques d’Hugo Harnois sur www.septieme-sens.net